L’HISTOIRE DE VÉRONIQUE – Véronique est la directrice artistique du Strøm spa nordique depuis 2013. Mais depuis quatre ans maintenant, nous travaillons avec elle à distance puisqu’elle est allée rejoindre son grand amour en Autriche. Ce récit d’outre-mer témoigne d’un tout nouveau chapitre qui débute pour la future maman et son conjoint.
Je vis en Autriche depuis 4 ans et demi. À mon arrivée à Vienne, je me suis fait une bonne amie. Pour des raisons d’anonymat, je l’appellerai ici « N ». Cet hiver, N et moi nous sommes inscrites à des cours de poterie. N a manqué le dernier cours de la session dû à certaines craintes liées au coronavirus. Avant même que le virus ne frappe l’Autriche, N était convaincue que Vienne serait éventuellement confinée puisque nous sommes voisins de l’Italie. À cette étape, cette situation qui inquiétait beaucoup mon amie me semblait encore assez banale…
Lorsqu’un premier cas touche l’Autriche, N me contacte. Elle me dit que ça s’en vient. Toujours pas convaincue, je ne change rien à mes habitudes quotidiennes. La journée même, je prends le métro et constate que l’achalandage a diminué considérablement. La population commence déjà à se mobiliser. Vienne est en transformation, et ça se ressent jusque dans les transports en commun.
Samedi le 14 mars, le président de l’Autriche nous apprend que nous devons être confinés pour une durée indéterminée. Mon conjoint et moi faisons nos valises dans notre appartement à Vienne et rejoignons notre future maison en campagne afin d’y faire des rénovations et d’y passer la quarantaine. Du jour au lendemain, je me retrouve sur un chantier de construction, enceinte de 6 mois. Je vis maintenant dans un lieu qui semble appartenir à une autre époque, soit l’ancienne maison de la grand-mère de mon mari. J’appréhende alors cette nouvelle réalité : une nouvelle maison, un nouveau village et de nouvelles procédures de confinement. Mais étant familière avec le changement et l’inconnu, cette situation ne me déstabilise qu’un court moment. L’éloignement des proches, le télétravail et l’insécurité financière que les travailleurs autonomes connaissent font notamment partie de mon quotidien depuis plusieurs années. La plus grande différence? Me sentir plus connectée avec mes proches au Canada, puisque ceux-ci sont maintenant disponibles pour discuter à toute heure de la journée. Parallèlement, les travaux dans notre nouvelle maison avancent soudainement très rapidement, et je m’en réjouis.
Au cours du confinement, j’apprends aussi que tous mes suivis médicaux de grossesse sont annulés. Encore une fois, le sentiment d’être à une autre époque m’habite. Je deviens mon propre guide. Les mouvements de mon bébé me rassurent, je garde confiance, je me sens forte.
Une ère de grands bouleversements pour plusieurs, mais aussi le moment tout indiqué pour prendre le temps. Une période unique pour se reposer, ralentir, renouer avec les choses simples (ou commencer de grands projets!).
De ma quarantaine en Autriche à la vôtre, mes confrères canadiens, je vous salue!