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Deux mille vingt nous a déboussolés. Il n’est pas évident de garder les pieds sur terre, et d’oser planifier un voyage. Mais on ne peut pas confiner les rêves. Nos envies d’ailleurs font des étincelles dans nos esprits en ébullition. On repense alors à ces vieux projets, ceux que l’on gardait pour plus tard. C’est le temps de ressortir nos bucket lists. C’est un moment de plaisir qui nous sort du quotidien. On observe alors d’autres horizons, d’autres lendemains. Parce que préparer un voyage, c’est surtout le début d’une évasion ; ce sont des premières lectures, des émotions naissantes pour un autre pays.

Mike Suarez C. unsplash websize - Rêver le monde en attendant de le parcourir

© Mike Suarez C. , Unsplash

Avides de nouvelles rencontres, de dépaysement : notre fougue est insatiable, ancrée en nous. Escapade en Patagonie, bulle africaine ou cachette en Italie : c’est certain, on reprendra la route dès que possible. Rien ne nous empêche de voir plus loin, de regarder les derniers instants de l’année 2021, mais aussi de penser à 2022. Le calme ne va pas durer, voici nos bouts du monde, en quatre temps.

 

Glaciers, entre Argentine et Chili

Et si l’on prenait la route ? Non pas sur le bitume de la Californie, mais plutôt côté sud, sur la Transpatagonienne, toujours plus bas. On remplacera alors la vallée de Yosemite et le désert de la Mort par le Fitz Roy et le Perito Moreno, toponymies des latitudes australes. C’est un appel à l’aventure qui porte plusieurs noms, Patagonie et Terre de Feu seront nos escales d’un exotisme sans pareil, tout au bout de la route. C’est à cheval entre l’Argentine et le Chili que l’on s’évadera sur notre destrier à quatre roues. S’y dérouleront des paysages multicolores. Déserts roses, montagnes noires et blanches, vignes vert pur, plages dorées, pampa rousse, glaciers bleus.

M K Photography unsplash websize - Rêver le monde en attendant de le parcourir

© M. K. Photography, Unsplash

Elle est fascinante cette région du monde ; ce n’est pas pour rien qu’elle fait couler de l’encre, de Jules Verne à Bruce Chatwin. On explorera à pied ou à cheval le lac Argentino, là où se jettent glaciers et îlots, et où dérivent des icebergs. On restera interdits devant le maître des glaciers, le Perito Moreno, immense fabrique de glaçons dont les grands pans bleutés, sous la poussée de la glace plus jeune, finissent leur vie par une action d’éclat, s’effondrant dans le lac dans un tonitruant fracas. On roulera plus au sud encore, vers la Terre de Feu, vers Ushuaïa, la ville la plus au sud du monde. Le bout du monde ? Non. En Argentine, on peut toujours pousser le voyage un peu plus loin, vers le cap Horn, puis l’Antarctique…

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© Margo Brodowicz, Unsplash

Aventures en Ouganda : sur les traces des primates

L’Afrique centrale est irrésistible. Passée notre fièvre pour les grandes migrations en Tanzanie, on jettera notre regard pétillant sur le cœur de tout un continent. Dans les montagnes de l’Ouganda, les gorilles sont les rois. Touchants et impressionnants, forts et fragiles, nos grands frères ne sont plus que quelques centaines dans le monde. La moitié trouve refuge dans le parc national de la Forêt impénétrable de Bwindi. Un nom qui invite à la découverte, qui excite l’imagination. C’est une forêt dense, remarquable, un des plus riches écosystèmes africains. On se prend alors pour un explorateur, chapeau vissé sur le crâne, bâton de marche en main et sac accroché sur le dos. Tout est possible, tout émerveille.

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© Edo Tealdi, iStock

La forêt nous enserre, nous étouffe, pour mieux nous surprendre. Rencontrer les gorilles se transforme alors en une expédition mémorable : six heures du matin, le jour se lève sur les monts de la lune, les volcans et les mille collines environnantes sont noyées dans la brume. On part à pied à travers la forêt de bambous, à près de 3000 mètres d’altitude. Soudain entre les branchages, des yeux nous fixent. Silence, des branches craquent. Un, puis deux gorilles passent dans la clairière. Quelle tendresse dans ce face-à-face qui semble tellement humain. On réalise un rêve d’enfant, mais même fabulée des années durant, rien ne prépare au choc d’une telle rencontre.

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© Itote Rubombora, Unsplash

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© Julie Ricard, Unsplash

Vergers et monastères : les cimes du Ladakh

Le Ladakh ressemble à un pays perdu dans des montagnes immenses. Et c’est un peu ça. C’est aussi, depuis de nombreux siècles, un lieu de passage. La vallée de l’Indus est un lien entre l’Inde et le Tibet. Les caravanes y ont transporté des denrées, des idées, des croyances, des arts. Le Ladakh a su tirer profit et s’enrichir de ces apports. On s’étonnera surtout des vergers d’abricotiers, de pommiers, d’amandiers qu’entretiennent les villages le long de hautes vallées minérales. Les paysages sont amples, grandioses, mais ce sont les détails qui font leur saveur. Voyager au Ladakh, le « pays des hauts cols », c’est toucher du doigt le Tibet et tutoyer les sommets.

Tariq Aziz Khan Nubra Valley - Rêver le monde en attendant de le parcourir

© Tariq Aziz Khan

Perchée à plus de 5300 mètres en moyenne, la région est cernée par l’Himalaya au sud et le Karakorum au nord. Royaume du trek d’altitude, le Ladakh offre un terrain de jeu unique aux randonneurs endurants. On traîne nos souliers jusqu’aux monastères d’Hemis, Lamayuru ou Thiksé, jusqu’à Leh, capitale régionale, ou sur les rives de l’Indus ou du lac Pangong. Il y aura des drapeaux de prière, des chörtens et des coups de trompe. À chaque zone, ses monastères, ses moines à bonnets rouges ou jaunes. Avec toujours, en contrebas, le flux de l’Indus. Au Ladakh, le bouddhisme est tibétain dans ses écoles, mais aussi cachemirien dans son expression artistique. C’est un pays à personnalité ouverte, vivant. Un voyage de sommet en sommet.

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© Tariq Aziz Khan

Les Pouilles : la beauté brute italienne

On ne voyage pas dans les Pouilles comme ailleurs en Italie : on pédale pour aller à la plage, on se prélasse au soleil, on patiente au volant pendant que les brebis traversent, on sirote l’apéro à l’heure de la passegiata… Ici, on lâche prise, on savoure tous les charmes du talon de la botte, l’axe où toute l’Italie pivote.

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© Carlos Hevia, Unsplash

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© Gabriella Clare Marino, Unsplash

Tout s’appuie donc sur les Pouilles, et si ces dernières n’ont pas le brillant de la Toscane ou de la Vénétie, elles n’en sont pas moins une Italie essentielle. C’est un pays souvent aride, aux paysages râpeux et bousculés. Mais les oliviers et la vigne y font un liseré vert sombre à la terre blanche et au ciel bleu. La nature embaume et fournit aux tables de quoi se distinguer.

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© Gabriella Clare Marino, Unsplash

Au nord, l’éperon de la botte – le parc de Gargano – se charge de donner un coup de vert à l’ensemble. Au centre, c’est un pays de roches et de lumière à l’image de l’incomparable Matera et son habitat troglodyte, ses églises rupestres couvertes de polychromies byzantines. Dans la région, l’histoire a piétiné et laissé des traces émouvantes, baroques et belles, des villes aux campagnes. Au sud, le talon oscille du baroque au balnéaire. Tel un décor de théâtre aux couleurs chaudes et à l’atmosphère raffinée, Lecce met en valeur un peuple fier de sa descendance, sans oublier de s’amuser.

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© Gabriella Clare Marino, Unsplash

Le voyageur voit tout cela avec bonheur en parcourant les petites routes, en s’arrêtant dans les villages, en buvant un verre de Locorotondo ou d’Aleatico de Puglia, en glissant d’une crique à l’autre. La plus belle région d’Italie ? Peut-être. En tout cas, en termes d’art et d’architecture, elle n’a rien à envier aux autres parties de la botte.

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Jan Gehl, architecte et urbaniste danois, est un pré- curseur dans le domaine du développement urbain. D’après lui, la réponse se trouve dans la place que l’on accorde à l’être humain au cœur de la ville. Avec le soutien de politiques gouvernementales, Gehl est à l’origine des transformations que Copenhague, sa ville natale, a subies ces cinquante dernières années, et qui font qu’elle sert aujourd’hui de modèle aux plus grandes métropoles mondiales sur la manière de construire une « ville saine ».

« Ville saine », Copenhague l’est à l’évidence, grâce à la quantité et à la qualité de ses espaces verts, mais également en raison de ses mesures sociales. La ville dispose en effet d’une excellente politique de santé, qui s’avère payante puisque les personnes en santé sont plus susceptibles de contribuer à la vie et à l’économie du pays.

copen2 - Copenhague | Le bien-être, un concept danois

Véritable capitale mondiale du vélo, Copenhague a trouvé la solution non seulement pour réduire ses émissions de CO2, mais aussi pour garder sa population en forme. Avec les centaines de kilomètres de pistes cyclables offertes, plus de la moitié de ses habitants utilisent quotidiennement ce mode de transport, qui reste le moyen le plus simple de se déplacer. D’ailleurs, lors des périodes achalandées, les feux de circulation sont synchronisés en fonction de la vitesse des bicyclettes (20 km/h). Et la ville y gagne : en encourageant ses habitants à bouger, Copenhague économiserait chaque année quelque 230 millions d’euros en frais de santé.

En parallèle, la capitale danoise investit des sommes importantes dans son réseau de transport en commun, souhaitant qu’en 2025, les trois quarts des déplacements se fassent à pied, à vélo ou en transport en commun. En effet, « marcher plus, passer plus de temps dans les espaces publics, quitter plus souvent notre sphère privée » est, d’après Gehl, essentiel pour améliorer la vie en société. « Si tout le monde passait plus de temps dans les espaces publics, la ville deviendrait plus sûre, plus excitante, plus animée et plus intéressante pour tous. C’est l’un des éléments clés de la démocratie dans nos sociétés : faire en sorte que les citoyens se rencontrent tout au long de leur journée, et que cette diversité se croise en dehors des murs et des écrans. »

À Copenhague, la majeure partie de la population vit à moins de quinze minutes à pied d’un espace vert. L’administration municipale favorise en effet le développement de plusieurs espaces verts plutôt que de grands parcs, car leur caractère intime est plus attrayant. De plus, des zones de baignade récréative sont accessibles aux habitants et visiteurs dans le port, en plein cœur de la ville. Il est très fréquent de voir, été comme hiver, des résidents piquer une tête dans ces eaux rafraîchissantes.

À l’instar des autres pays scandinaves, le Danemark a un taux d’imposition qui frôle les 50 %, l’idée étant d’investir dans la qualité de vie et non de promouvoir le pouvoir d’achat. Dans cette société très taxée, l’éducation, de la maternelle à l’université, est gratuite, tout comme le sont également les soins hospitaliers et les soins quotidiens à domicile pour les personnes âgées.

La capitale danoise se préoccupe aussi de la santé mentale. Dans cette ville nordique, la saison froide est longue et le manque de soleil quotidien est difficile ; la dépression hivernale peut donc toucher un grand nombre de personnes. Alors qu’ailleurs au Danemark, les soins en santé mentale sont payants, Copenhague rend de tels services accessibles en ouvrant des cliniques « antistress » gratuites. Plusieurs initiatives analogues ont également été mises en place dans les écoles et lieux de travail afin de lutter contre l’anxiété et la dépression.

Enfin, puisqu’ils travaillent en moyenne 37 heures par semaine, les gens bénéficient d’un temps de loisir supérieur à leur temps de travail. D’ailleurs, dans la capitale danoise, le week-end commence le vendredi à 15 h.

On l’aura donc compris : la qualité de vie est importante, et elle réside surtout dans les petits plaisirs de la vie partagés avec ceux qui nous sont chers. C’est finale- ment là, à Copenhague, que l’on retrouve tout l’art danois du hygge, cet art de vivre alliant confort et contentement et qui consiste à profiter de l’instant présent, un moment à la fois.