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TALENTS D’ICI — Nul ne pourra dire le contraire, 2020 nous a réservé son lot de surprises. Chacun à sa façon a dû revoir ses habitudes, ses méthodes de travail et ses priorités. Pour beaucoup, la notion du temps s’est transformée. Certaines réalités, jusque-là plutôt anonymes, ont été mises en lumière. Nous avons collectivement pris conscience de plusieurs choses, dont l’importance d’encourager nos artisans et producteurs locaux. À la suite de l’appel gouvernemental fait aux Québécois à consommer local, les ventes de vins du terroir ont bondi de 60 %. Cette augmentation s’élève à près de 80 % en ce qui concerne les spiritueux d’ici. Ces hausses impressionnantes sont la preuve d’une chose : les produits d’ici sont bons, tout simplement. Pas étonnant quand on connaît l’ampleur de la passion et du talent des producteurs de chez nous.

Les spiritueux ont sans contredit le vent dans les voiles. En 2015, le Québec comptait environ 10 microdistilleries. Aujourd’hui, une soixantaine de permis de distillation sont attribués à des entreprises à travers la province. Preuve aussi de l’engouement, une formation « développement de produits des terroirs » est offerte au cégep de Saint-Félicien depuis deux ans. On y enseigne, entre autres, la fabrication d’eau-de-vie et d’alcools fins obtenus par distillation.

Même si de nombreux distillateurs se procurent encore leur alcool neutre de base chez un fabricant ontarien, l’intérêt grandissant des Québécois et Québécoises à consommer des spiritueux d’ici encourage la réflexion déjà entamée de certains artisans à repenser leurs façons de faire. Ils sont de plus en plus nombreux à offrir ou à vouloir offrir bientôt des produits 100 % locaux, du grain à la bouteille, en passant par tous les aromates. Pour appuyer ce changement, la SAQ a même revu son affichage. L’étiquette « origine Québec » qui identifiait tous les produits d’ici est désormais divisée en trois catégories ; « origine Québec » demeure pour les produits dont tous les ingrédients proviennent du sol québécois, « préparé au Québec » recense les alcools conçus à partir d’ingrédients d’ici et d’ailleurs, et finalement, « embouteillé au Québec » s’applique aux produits assemblés et mis en bouteilles par une entreprise locale.

Si l’on combine les catégories « origine Québec » et « préparé au Québec », c’est plus de 180 spiritueux bien de chez nous qui peuvent être retrouvés sur les tablettes de la société d’État. De quoi garnir entièrement et fièrement le bar de n’importe quel créateur de cocktails amateur. De la vodka à la crème de menthe, en passant par le rhum, le whisky, les crèmes, les liqueurs amères et sucrées et autres boissons, le savoir-faire québécois ne fait aucun laissé-pour-compte !

En ce qui concerne les vignerons de chez nous, ils sont des professionnels de l’adaptation. En plus des hivers rigoureux, ils doivent composer avec le défi que représente une saison estivale qui va à toute vitesse. Une semaine de chaleur intense en mai suivie d’un gel soudain est une situation de plus en plus courante qui va de pair avec les sautes d’humeur de mère Nature. D’autre part, l’arrivée plus tardive des froids en automne a permis d’allonger la saison viticole d’environ 20 jours au fil des 30 dernières années. Résultats : puisque les fruits ont plus de temps pour mûrir, le sucre et l’acidité s’y retrouvent de façon plus équilibrée et les vins n’en sont que meilleurs. Parce que ce réchauffement offre aussi l’opportunité de planter autre chose que des cépages hybrides, on voit de plus en plus de vignerons cultiver des variétés Vitis vinifera comme le chardonnay, le pinot noir, le pinot gris ou le gamay. D’autres espèces émergent aussi tranquillement. Gardez l’œil ouvert pour le Petite Perle, un cépage encore méconnu, mais au grand potentiel, qui nous vient d’un programme d’hybridation du Minnesota.

Autre signe que la viticulture au Québec est en pleine évolution, la certification IGP (indication géographie protégée) vin du Québec est reconnue depuis novembre 2018 par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). À l’instar des appellations d’origine protégée des vignobles européens, les producteurs qui souhaitent apposer cette mention sur leurs vins doivent se conformer à un cahier des charges strict et précis permettant ainsi de protéger la typicité des vins d’ici.

Malgré tout, certains consommateurs sont encore frileux à l’idée de consommer des vins québécois. La clé selon moi pour bien les apprécier ? Arrêter de les comparer à ce que l’on connaît. Les terroirs du Québec n’ont rien à voir avec ceux de France ou d’ailleurs, et il en va de même pour ses vins qui ont leurs propres identités.

À LA SAQ

La SAQ offre un bel éventail de vins et spiritueux d’ici, mais je vous promets que vous dégusterez et apprécierez un produit de façon bien différente après avoir rencontré son producteur et marché sur son sol d’origine. Le territoire québécois est divisé en sept régions viticoles distinctes regroupant plus de 140 vignobles. Vin blanc, rosé, rouge ou orange, toute la palette de couleurs y est. Besoin d’être inspiré ? Voici des domaines qui ont le vent dans les voiles et qui font le bonheur des amateurs. Les quantités s’éclipsent souvent en un clin d’oeil, alors petit conseil, abonnez-vous à leurs infolettres afin d’être à l’affût des mises en disponibilité des cuvées.

LES PERVENCHES — FARNHAM

Un réel incontournable à la réputation étincelante. Le couple propriétaire Véronique Hupin et Michael Marler a été pionnier sur bien des plans. Ils ont été les premiers à commercialiser du chardonnay, à obtenir une certification Demeter pour leur pratique biodynamique et à faire du vin nature, pour ne nommer que cela ! Ils travaillent avec cœur et ardeur, et ça se goûte dans chaque bouteille.

DOMAINE DU NIVAL — SAINT-LOUIS

Ce vignoble biodynamique de Denis et Matthieu Beauchemin (père et fils) rappelle d’entrée de jeu par son nom (nival, pour nivis qui signifie « neige » en latin) que le terroir québécois en est un nordique. Les vignerons misent principalement sur des cépages Vitis vinifiera adaptés à notre climat tels que le pinot noir et le gamaret et, à plus petite échelle,

le chardonnay et le gamay. Le cépage hybride vidal donne quant à lui lieu à trois différentes cuvées. Ne passons pas sous silence le fait qu’ils ont eu l’audace de planter de l’albariño, un cépage ibérique, une première dans la province.

VIGNOBLE DE LA BAUGE — BRIGHAM

Ce vignoble dirigé par Simon Naud ne fait pas d’énormes vagues, mais les vins n’en sont pas moins excellents ! Première terre d’accueil québécoise du frontenac, un cépage hybride aujourd’hui vastement planté, de nombreux essais y ont été faits au fil du temps. La famille Naud n’est pas frileuse quand vient le temps d’essayer de nouveaux cépages ou encore de retirer des plants suite à des expériences non concluantes. De quoi faire avancer toute la viticulture québécoise.

Vous l’aurez compris, le vignoble québécois est en pleine effervescence ! Voici d’autres vignobles à surveiller qui ont récemment débuté une production ou qui le feront dans les prochaines années : Domaine l’Espiègle à Dunham, Les sœurs Racines à Saint-Ignace-de-Stanbridge, et Fragments à Ripon, entre autres…

Peu importe sur quoi vous arrêterez votre choix, j’espère avoir piqué votre curiosité et vous avoir donné envie de célébrer les artisans d’ici. Ouvrons nos horizons et sortons goûter les vins et spiritueux de chez nous, ils sont à la porte d’à côté !

Stéphanie Dupuy offre des ateliers de dégustation à domicile, informez-vous au stephaniedupuy.com

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