Au Québec, nous bénéficions d’un accès simple et rapide à presque tout bien de consommation qu’il est possible de désirer. C’est vrai pour pas mal tout, y compris le vin. Pour autant, est-ce que l’on se rend réellement compte de notre chance ? Nous jouissons effectivement d’une offre immensément diversifiée en matière de vins. Cet accès facile à autant de choix nous ouvre les portes de la découverte, mais il a aussi le vilain défaut de nous faire prendre le produit pour acquis. On oublie peut-être trop souvent que le vin est un produit profondément humain qui implique un travail colossal et généralement manuel. On pensera d’emblée au vigneron et aux autres métiers liés directement à la vigne et au vin : viticulteur, maître de chai, œnologue… Cependant, la création d’un vin s’étend bien au-delà du vignoble.
Aperçu de deux métiers manuels du vin qui n’ont pas (encore complètement) été remplacés par la machine.
Tonnelier
Ce métier hautement artisanal consiste ni plus ni moins à construire des barriques. Mais attention, sous cet objet qui peut paraître d’une grande simplicité se cache un savoir-faire complexe, surtout que la méthode de fabrication des tonneaux a très peu évolué dans le dernier millénaire.
Le bois utilisé, généralement le chêne, pro- vient de la France, des États-Unis ou de l’est de l’Europe. Celui-ci est coupé en billots, puis fendu dans le sens de la longueur pour former des planches, appelées merrains, qui seront séchées de 18 à 36 mois. Elles seront ensuite taillées pour former les douelles, soit des planches un peu plus étroites à leurs extrémités qu’en leur centre.
C’est ici qu’entre en jeu tout le savoir-faire du tonnelier. Chaque douelle est unique, et environ trente d’entre elles seront choisies et assemblées une à une afin de former le tonneau. La seule chose qui les tient en place est la pression qu’elles exercent l’une sur l’autre, ainsi que des cerceaux métalliques. Il n’est pas question d’utiliser ni clous, ni colle. À ce stade, la barrique sans fond est assise sur un feu pour l’étape de la chauffe. Plus longtemps la barrique restera au-dessus du feu, plus elle transmettra des arômes de torréfaction au vin (fumée, vanille, noix de coco, café, pain grillé, etc.). Finalement, deux fonds sont faits sur mesure pour le tonneau et ajoutés aux extrémités.
Un tonnelier expérimenté peut fabriquer une, voire deux barriques par jour, pas plus. Désormais, lorsque vous lirez la mention « vieilli en fût de chêne » sur une étiquette, vous aurez certainement une belle pensée pour tout l’art et le savoir-faire que la conception d’une barrique implique !
Leveur de liège
Le liège qui bouche nos bouteilles vient, comme le bois des barriques, du chêne, plus précisément du chêne-liège. L’écorce de cet arbre possède la caractéristique unique de pouvoir se régénérer après avoir été prélevée.
Le processus d’écorçage est ancestral et très artisanal puisqu’il s’effectue avec une hache rudimentaire dont la forme varie selon le pays. Les étapes pour extraire le liège sont simples, mais nécessitent beaucoup de dextérité puisqu’un coup de hache mal placé peut endommager les circuits de sève et tuer l’arbre. Le leveur choisit d’abord une fissure naturelle dans l’écorce qu’il utilise pour la fendre dans le sens de la longueur, puis, à l’aide d’un mouvement de torsion, il fait décoller l’écorce du tronc. Il exécute par la suite une coupe horizontale délimitant le liège qui sera retiré de celui qui restera sur l’arbre. L’arbre est finalement marqué avec de la peinture blanche du dernier chiffre de l’année de l’extraction. Jusque-là utilisé pour des revêtements de sols, de l’isolation ou de l’artisanat, le liège récolté au troisième écorçage, alors appelé levage, possède finalement les qualités nécessaires pour faire des bouchons.
Un chêne-liège atteint une maturité suffisante pour voir son écorce retirée vers ses 20 ou 25 ans seulement, suite à quoi l’écorçage sera effectué tous les neuf ans au moins. Un chêne-liège moyen entretenu peut vivre jusqu’à 150 ans. Il subira donc entre 12 à 15 levées au cours de sa vie et produira de 250 à 400 % plus de liège qu’un arbre sauvage. On peut ainsi imaginer qu’il aura connu au fil de son existence six générations de leveurs.
Les métiers de l’industrie du vin sont plus nombreux qu’on pourrait le penser. Pépiniériste, viticulteur, caviste, chimiste, fabricant de verre, graphiste, marketeur, livreur, représentant commercial, détaillant… On peut facilement estimer que derrière chaque bouteille se cache le travail de plus de 30 personnes !
FAmille de conti, bergerac, cuvée des conti 2021, biologique
858324 – 17,55 $
Encore et toujours, cette cuvée de la famille De Conti me séduit. Cet assemblage fin de sémillon, sauvignon blanc et muscadelle est l’exemple parfait d’un vin qui possède à la fois rondeur et vivacité. 2021 est particulièrement réussi. Un blanc à toujours avoir sous la main.
Château la lieue coteaux varois en provence 2021, biologique
11687021 – 18,95 $
Étant une fervente consommatrice de rosé à l’année, j’aime me reposer sur des valeurs sûres lorsque les tablettes de la SAQ ne croulent pas sous les arrivages saisonniers. Expressif, frais et ample, Château La Lieue est toujours à la hauteur de sa réputation : irréprochable.
Mazzei fonterutoli chianti classico
856 4 84 – 24,95 $
La famille Mazzei produit du vin depuis 1435. Vous avez bien lu. Sous le bouchon de ce magnifique Chianti Classico, vous trouverez donc le savoir-faire de 25 générations! Élégant et charnu, on y reconnaît la cerise noire et la mûre, et une agréable touche de bois due à un élevage de 12 mois en barrique de chêne français.