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Ils m’appelaient « le bedeau » en Beauce. J’étais un vrai rat d’église, un passionné du patrimoine religieux. Les lieux saints ont cette énergie invisible, ce magnétisme indéfinissable qui m’attire vers eux. Pourtant, comme beaucoup de personnes de ma génération, je n’ai pas grandi dans la foi, avec comme seul bagage mon baptême en poche. Alors que les églises ferment ou se voient transformées, notre rapport au sacré se voit bousculé. L’héritage de nos ancêtres, leur foi qui a fait déplacer des montagnes dans l’adversité, tout cela se retrouve dans chacune de nos églises… C’est peut-être vers eux que se dirigent nos émotions. Deux millénaires plus tard, il y a un peu de nous dans chaque clocher.

Une vision différente des lieux saints 

Après avoir quitté le granit des églises de ma Bretagne natale, je me suis vu déambuler avec incrédulité au sein des églises chauffées du Québec. Un paradoxe quand je repense à l’humidité froide des pierres sacrées du Finistère. Si notre patrimoine religieux provincial est regardé au passé, chaque projet de voyage à l’étranger comportera cet attrait indescriptible vers notre socle commun. Dévot, croyant ou simplement laïc, nos escapades sont saupoudrées de lieux chrétiens majeurs, pour la plupart véritables chefs-d’œuvre architecturaux.

Personnellement, j’ai été ému dans la vieille ville de Jérusalem, arpentant avec des inconnus la Via Dolorosa, le chemin qu’aurait emprunté Jésus jusqu’à sa crucifixion. Arrivé au Saint-Sépulcre, avec ses siècles de dévotion gravés à ses murs, il était difficile de rester insensible à l’électricité des lieux. Peut-être était-ce l’odeur de l’encens qui m’enivrait, ou tout simplement la symbolique de ce site gorgé de piété. J’ai eu le tournis à Florence et à Sienne, là où le beau a eu raison de mes dernières barrières. Le surréalisme de Gaudi enchante et renverse chaque visiteur à Barcelone, où la beauté du sacré s’est construite sur plusieurs siècles, démontrant que la foi des hommes est pleine de ressources insoupçonnées. Du gothique de Cologne au modernisme tropical des cathédrales de Rio de Janeiro, je suis un voyageur enchanté : je me sens toujours un peu chez moi passé le seuil d’une église, comme si un cordon ombilical invisible nous liait, elle et moi.

Duomo Florence SL WEB - Périples sacrés

Santa Maria del Fiore, à Florence Photo : © Sarah Lamarche

À LA RENCONTRE DES aUTRES CrOYANCES

Insatiables curieux, la foi des autres remet en question la nôtre, notre vide spirituel. Peut-on vivre sans ce morceau d’âme dans le monde d’aujourd’hui ? On ira se questionner, en partageant le repas du shabbat dans la communauté juive, en Israël notamment. Au-delà de la symbolique religieuse, le jour du shabbat est aussi l’occasion de se réjouir en famille, de vider son esprit des soucis et considérations matérielles, pour se plonger dans l’étude de la Torah et accueillir dans sa maison le bien-être du shabbat.

Peut-être irons-nous nous dépayser en Inde à Bénarès, ou à Varanasi, connue pour être l’une des plus anciennes villes au monde et l’un des lieux les plus saints de l’hindouisme. Située sur les rives du Gange, vénéré pour ses eaux pures, Bénarès ne laisse pas le voyageur indifférent. En se promenant à travers les rues de la ville et le long des Ghâts, le voyageur a un aperçu concret de la vie des pèlerins de Varanasi. On déambule jusqu’à Bengali Tola pour la visite du sanctuaire de la déesse-mère Kali, puis jusqu’au bord du fleuve vers Dashashwamedh, le plus célèbre Ghât de la ville où, selon le mythe hindou, dix chevaux furent sacrifiés.

Enfin, de passage en Asie du Sud-Est, nous irons faire des offrandes au Tak Bat en Thaïlande. Le Tak Bat est une pratique religieuse d’une profonde générosité et une source de mérite religieux pour les fidèles bouddhistes. Ce rite pratiqué le matin par les bouddhistes avec ferveur, concentration et sérieux constitue probablement le lien le plus étroit entre les laïcs et les moines. En échange de la nour- riture qui leur est donnée, les moines bonzes bénissent les fidèles. Au marché de Ton Payom, le plus grand marché de la ville à 10 minutes du centre de Chiang Mai, les habitants s’affairent entre les étals pour acheter des offrandes destinées aux bonzes. Vêtus de leurs robes couleur safran, les bonzes commencent alors leur quête matinale auprès des fidèles.

L’ADRESSE VOYAGEURS DU MONDE : L’IGLESIA , ELJADID

Au sein de la citadelle portugaise d’El Jadida, à l’intérieur des remparts, découvrez un hôtel de charme dans une église espagnole du 19e siècle. Sous les hauts plafonds voutés de la nef, les meubles d’antiquaires de Marrakech se mêlent aux lustres, aux collections de vieilles radios, chapeaux, réveils, miroirs, sacs, et participent à l’ambiance personnalisée du salon. Profitez de la vue sur la cité, depuis la terrasse qui se situe au pied du clocher. Depuis celle du cloître, la vue sur l’océan et le port s’offre à vous. Cet hôtel a été conçu par les propriétaires du Beldi Country Club, ce qui vous donne déjà la garantie d’un bon cocktail alliant charme et authenticité.

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Une cathédrale à Séville, en Espagne Photo : © Sebastian Malecki

COUP DE CŒUR VOYAGEURS DU MONDE : SEMAINE SAINTE À SÉVILLE

Récemment, j’ai retrouvé Séville la pieuse sur mon chemin de voyageur. Les magasins de vêtements pour les baptêmes côtoyaient les dames sortant des églises pluricentenaires. À Séville, la tradition de la Semaine sainte est très intense et revêt une dimension spirituelle et esthétique absolument unique. Pendant une semaine, le cœur de la ville entière bat au rythme des processions. Une foule de plusieurs dizaines de milliers de Sévillans et visiteurs, croyants et non-croyants, se mêle aux quelque cinquante hermandades pour commémorer la mort de Jésus-Christ.

Les membres de ces confréries revêtent leurs costumes traditionnels et traversent la ville depuis leurs églises respectives jusqu’à la cathédrale, en passant par la carrera oficial (itinéraire officiel). Les processions comportent deux ou trois pasos – grandes plateformes décorées de représentations religieuses – escortés de nazarenos, pénitents vêtus d’une tunique et masqués de hautes cagoules coniques.

Les cortèges s’accompagnent de tambours et trompettes, d’encens et parfois de saetas, ces émouvantes chansons flamencas entonnées a cappella par les Espagnols depuis leurs balcons, pour honorer les confréries. La ferveur prend fin avec la résurrection du Christ. Les costumes sont rangés, les chars démontés, mais le répit n’est que de courte durée. Quelques jours plus tard s’ouvre la Feria de Abril – festivités, festins et flamenco : l’essence même de Séville.