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En Amérique du Nord, l’alimentation ne représente bien souvent qu’une petite fraction de la formation des futurs médecins. Cependant, cette tendance est appelée à changer avec l’émergence de projets comme celui lancé par la faculté de médecine de l’Université Laval, devenue la première université francophone en Amérique à offrir un cours de médecine culinaire1. Ce dernier intègre tous les aspects de la nutrition, et non uniquement les habituelles notions sur le rôle des nutriments pour la santé. Il per- met donc d’approcher le sujet sous plusieurs angles; on y découvre les aspects théorique et pratique de l’alimentation, mais aussi sa dimension sociale.

Les formations à la source

Les multiples facettes de l’alimentation sont donc de plus en plus intégrées à la formation des futurs médecins. Cette approche plus globale permet de mieux les outiller pour qu’ils et elles soient en mesure de prodiguer des conseils pratiques à leurs futurs patients.

En accordant plus de poids à l’alimentation dans le curriculum, les facultés de médecine reconnaissent également l’importance et la place centrale qu’elle occupe dans nos vies. Les médecins développent alors des compétences concrètes pour aider de façon réaliste et proactive leurs patients. Ils sont en mesure de saisir tous les aspects de cette activité (habiletés culinaires, enjeux socioéconomiques, saveurs, plaisir, etc.), au lieu d’être limités au simple (bien que complexe) rôle des nutriments. À leur tour mieux guidés, les patients peuvent alors utiliser la façon dont ils se nourrissent comme vecteur de guérison, ou du moins de prévention, et voir l’alimentation comme une partie essentielle d’un mode de vie sain. Cette transmission de savoirs déclenche à son tour une cascade d’apprentissages, permettant une réelle compréhension du domaine de la nutrition.

De la théorie à la pratique

Vous l’aurez compris, pour que l’alimentation devienne une partie intégrante d’un mode de vie sain, la transmission de notions théoriques à propos de la valeur nutritionnelle des aliments, bien qu’essentielle, n’est pas suffisante. Modifier ses habitudes alimentaires à long terme requiert une approche qui comprend tous les aspects de l’alimentation. Par exemple, il est indispensable que les individus développent des aptitudes culinaires, aient accès à des aliments sains et soient motivés s’ils souhaitent changer leur comportement alimentaire dans le but d’améliorer leur santé ou de prévenir certaines maladies.

En invitant les étudiants en médecine à entrer en cuisine pour développer leurs techniques culinaires et expérimenter avec les saveurs et les textures des aliments, ils sont plus à même de transmettre leurs connaissances et de témoigner de l’importance et du plaisir de cuisiner pour être en bonne santé. Parce qu’au-delà de la valeur nutritionnelle des aliments, cuisiner est l’une des meilleures façons d’améliorer sa santé, d’économiser et de limiter sa consommation de produits hautement transformés. Rappelons qu’au Canada, la moitié des calories consommées proviennent d’aliments transformés ou ultra-transformés2, des produits pratiques bien sûr, mais pas nécessairement optimaux vu les nombreux additifs qu’ils contiennent.

L’aspect concret permet également de sensibiliser les étudiants en médecine aux enjeux socioéconomiques en lien avec l’alimentation. S’il est vrai que dans certaines sociétés, les produits ultra-transformés font de l’ombre aux produits sains pourtant accessibles, d’autres pays souffrent malheureusement de problèmes d’accessibilité aux aliments. On comprend rapidement qu’une vision globale permet de saisir l’ensemble des difficultés pouvant mener à une alimentation qui ne répond pas aux besoins des individus.

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Un souffle de renouveau … 

Un tel changement ne peut se faire uniquement dans le milieu universitaire. Heureusement, le domaine de la nutrition a lui aussi beaucoup évolué dans les dernières années, en intégrant peu à peu des notions qui vont au-delà des valeurs nutritives intrinsèques des aliments. Le champ de l’alimentation fait désormais place à des concepts comme le plaisir de manger, l’importance de cuisiner et l’alimentation intuitive.

Il est intéressant de constater cette reconnaissance grandissante envers l’aspect psychosocial de l’alimentation, qui ne sert pas unique- ment à combler des besoins physiques, mais également des besoins émotionnels, psychologiques et sociaux. Cette vision de l’alimentation se retrouve notamment au sein du régime méditerranéen. Celui-ci est reconnu comme étant bénéfique pour la santé, tant physique que psychologique, puisque son approche repose non seulement sur des aliments sains, mais également sur l’importance de cuisiner et de partager un bon repas.

Cette évolution dans le domaine de la nutrition se reflète par ailleurs dans le plus récent Guide alimentaire canadien, qui a abandonné le concept de portions pour faire place aux proportions, tout en incluant les autres aspects de l’alimentation, la pleine conscience et le respect des signaux de faim et de satiété. Le nouveau guide incite également les gens à cuisiner plus souvent et à prendre leurs repas en compagnie de leurs proches, voisins ou collègues, ce qui permet de renforcer les liens sociaux et contribue à rendre la vie plus agréable. Ces nouvelles recommandations admettent le fait qu’une alimentation saine est un tout composé d’un ensemble de facteurs.

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Au coeur de nos pratiques 

Parce qu’elle nous permet de répondre à notre besoin de connexion avec les autres, l’alimentation a aussi une dimension sociale. En effet, elle peut contribuer à briser l’isolement des personnes âgées, à transmettre des traditions alimentaires aux enfants ou à rencontrer de nouvelles personnes. L’alimentation est un prétexte pour développer des liens sociaux forts, se rapprocher, créer de beaux souvenirs, discuter, échanger, se détendre, profiter du moment présent, et cette dimension sociale de l’alimentation est tout aussi importante pour la santé que sa fonction nourricière. D’ailleurs, on retrouve l’importance des contacts sociaux dans les études qui portent sur les caractéristiques communes des centenaires3… Cela a de quoi nous inspirer à bien nous entourer!

Le domaine de la nutrition est riche, et son enseignement se doit de refléter sa complexité. L’initiative de la faculté de médecine de l’Université Laval nous montre la voie, et pour suivre cet élan, je vous propose de prendre un virage en 2023 en réévaluant nos objectifs santé : passer de l’intégration d’aliments sains à celui de manger plus souvent en bonne compagnie. Gageons que notre santé globale ne pourra que s’améliorer.

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Sources

1 Roy, A. (2022, 16 novembre). La médecine culinaire : une première dans le monde universitaire francophone. Radio-Can- ada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1932964/mede- cine-nutrition-alimentation-sante-epicerie

2 Polsky, J. Y., Moubarac, J. et Garriguet, D. (2020, 18 novem- bre). La consommation daliments ultratransformés au Canada. Statistique Canada. https://www150.statcan. gc.ca/n1/pub/82-003-x/2020011/article/00001-fra.htm

3 Simard, E. (Date inconnue). Prévention de l’Alzheimer par un mode de vie sain [webinaire]. Isabelle Huot Docteure en nutrition. https://www.isabellehuot.com/collections/ webinaires/products/webinaire-prevention-alzheimer-par- mode-de-vie-sain