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Le terme holistique provient du grec holos signifiant « entier » et du terme therapeia signifiant « soin». Il renvoie à l’importance de prendre soin de soi et des autres en adoptant une vision globale de l’équilibre.

Aujourd’hui, l’approche holistique parle de l’équilibre du corps, de l’âme et de l’esprit, mais aussi du contexte social, culturel et politique dans lequel nous évoluons. Cette prise de conscience permet d’accompagner chaque individu dans sa quête d’équilibre et de le guider vers des pratiques adaptées aux enjeux de notre époque.

Notre réalité est en constant changement. Dans l’industrie du bien-être, certains réclament le retour radical du self-care, qui diffère de l’interprétation véhiculée de nos jours. Dans une ère marquée par la quête de sens, la recherche de réconciliation et les mouvements de revendication, le social s’allie au spirituel, faisant ainsi émerger une spiritualité plus engagée.

Ces petites révolutions ont un impact indéniable sur la sphère collective. Alors que le bien-être individuel nous munit des facultés nécessaires pour créer un changement social positif autour de soi, le bien-être collectif influence la réalité des individus au sein des sociétés. Cette vision holistique et relationnelle du monde lie de façon directe les concepts de transformation individuelle et d’évolution sociale. Ce point de vue nous invite également à repenser le bien-être comme une considération collective beaucoup plus que personnelle, malgré l’avènement du self-care dans les dernières années comme d’une pratique partant de soi, pour soi.

Regards sur des visions émergentes et évolutives qui nous poussent à approfondir le sens du bien-être, dans sa globalité.

« Rappelons-nous que nous sommes en constante évolution et que tous les jours, nous apprenons de nouvelles choses. Parfois, nous apprenons à réapprendre, d’autres fois, à rendre accessibles certains concepts ou certaines vérités. Avec vulnérabilité et altruisme, lais- sons-nous évoluer dans un monde d’ouverture et d’acceptation. »

— Bianca Des Jardins et Andy Dubois, autrices d’Anima : Rituels créatifs pour se connecter à lessentiel

Strom MSH Janvier19 HD84 - Vers un bien-être collectif

les soins personnels racidaux

Surnommés self-care, les soins personnels sont aussi une composante essentielle et centrale du bien-être préventif.

« Prendre soin de moi n’est pas de l’auto-indulgence, c’est de l’autopréservation, et c’est un acte de guerre politique. »

— Audre Lorde [traduction libre]

Ces mots d’Audre Lorde, militante noire des droits civiques, écrivaine, lesbienne et féministe, résument une notion émergente du self- care, qui s’oppose à la définition appartenant à l’industrie du bien-être, qui se concentre sur l’individu plutôt que sur la collectivité, et qui renforce les mêmes structures qu’Audre Lorde a consacré sa vie à démanteler.

Plusieurs considèrent les soins personnels comme une pause éphémère pouvant nous soulager d’une vie rapide et stressante. Cependant, les soins personnels radicaux s’éloignent de cette vision en s’attaquant aux causes de cette vie stressante. Autrement dit, les soins personnels radicaux travaillent à la source afin de provoquer un changement durable pour soi et pour sa communauté. Nous sommes, en tant que collectivité, tout ce dont nous avons besoin pour surmonter nos propres défis.

Les soins personnels radicaux impliquent l’adoption de pratiques qui nous maintiennent physiquement et psychologiquement en bonne santé, en prenant le temps de réfléchir à ce qui compte pour nous. Ils invitent à demeurer fidèles à notre identité et à mettre en œuvre des stratégies d’introspection, d’enracinement, de responsabilisation et de transformation, en se créant un réseau de soutien auprès de sa communauté.

Pour certains, cela peut signifier vivre en harmonie avec les saisons et les différents cycles de la lune, et pour d’autres, cela peut se traduire par un travail de reconnexion identitaire et communautaire.

S’offrir l’espace nécessaire pour poser ses limites, écouter ses besoins, vivre ses émotions, rire, pleurer, rêver et méditer sont de simples exemples de soins personnels radicaux.

Le bien-être radical n’est pas une tâche à cocher sur sa liste de choses à faire. C’est une énergie qui se cultive au quotidien, à l’intérieur de soi. C’est la pratique de l’auto- compassion et l’accueil des sentiments les plus profonds. Lorsque vous adoptez cette manière de vivre au quotidien, vous êtes en mesure de porter la force et la bienveillance qui permet- tent d’affronter les situations les plus difficiles et d’engendrer la guérison.

Rien de tout cela n’est facile. Prendre soin de soi est avant tout un acte spirituel qui demande du repos et le sens de la révolution

l’activisme spirituel

Alors que le bien-être individuel influe sur celui des communautés, le bien-être général d’une collectivité donne un sens véritable à ce premier. C’est ce qui entraîne l’essor d’une spiritualité plus engagée.

« La guérison ne signifie pas que les dom- mages n’ont jamais existé. Cela signifie que les dégâts ne contrôlent plus nos vies. »

— Akshay Dubey

L’activisme spirituel est une pratique qui vise à développer des facultés spirituelles internes afin de les appliquer et d’engendrer un change- ment social positif. L’objectif est de contribuer à la création d’un monde plus juste socialement en luttant notamment contre l’oppression.

Pour Rachel Ricketts, éducatrice en justice raciale, militante spirituelle, avocate et autrice du livre Do Better : Spiritual Activism for Fighting and Healing from White Supremacy, l’activisme spirituel parle d’actions quotidiennes, de pensées et de paroles anti-oppressives. Selon Ricketts, cela débute par un travail d’introspection et des pratiques spirituelles culturellement appropriées à chaque individu.

Par exemple, la réappropriation contemporaine de la figure de la sorcière, un symbole fort du féminisme, en souligne l’aspect politique. Les personnes qui s’y identifient abordent des questions longtemps restées dans l’ombre. Dénonçant les injustices, elles amplifient la voix des femmes et des communautés marginalisées et se penchent sur des problématiques sociales et culturelles en revisitant l’histoire. S’alliant à des enjeux modernes, la quête de bien-être s’intéresse désormais au collectif.

Comme l’explique Mona Chollet dans Sorcières : La puissance invaincue des femmes :

« La sorcière incarne la femme affranchie de toutes les dominations, de toutes les limitations; elle est un idéal vers lequel tendre, elle montre la voie. »

Après les mouvements comme #MeToo, #BlackLivesMatter, # JusticeForJoyce et #EveryChildMatters, pour n’en nommer que quelques-uns, des acteurs engagés à déconstruire les systèmes de domination parlent à leur tour de justice, de mobilisation, de décolonisation et de guérison. Ces personnes qui œuvrent sur la place publique ou en retrait peuvent être membres ou leaders de communautés marginalisées, ou encore de précieux alliés.

Un allié est un individu qui reconnaît ses privilèges, mais qui choisit de défendre les droits des communautés marginalisées en luttant contre la discrimination et les stéréotypes par des moyens concrets. Ciblées par l’oppression, les communautés marginalisées comprennent (mais sans s’y limiter) : les communautés racisées, les communautés LGBTQ+, les per- sonnes immigrantes ou réfugiées, les femmes et les personnes handicapées.

Nous sommes nombreux à rêver d’un monde plus juste : rappelons-nous que les rêves des visionnaires d’hier sont, pour certains, dorénavant réalité.

en somme

La recherche du bien-être et la pratique des soins personnels sont caractéristiques de notre époque. En ces temps socialement bouleversants, il nous faut néanmoins retrouver le sens radical du bien-être.

Les soins personnels radicaux sous-tendent qu’il faut en amont se soucier de soi-même afin d’être en mesure de se soucier des autres. En ce sens, le bien-être individuel est un pas important vers le bien-être collectif.

En matière de bien-être collectif, il reste énormément à faire. Nous devons transformer les structures, reconnaître les injustices, répondre aux besoins des communautés, entamer une démarche de guérison, de décolonisation, et tellement plus. Bref, réinventer le monde…

Les dernières années nous l’ont toutefois démontré avec certitude : ce mouvement est désormais bien entamé.

 

Sources

Chollet, Mona. « Sorcières : La puissance invaincue des femmes »., Éditions Zones, 22 octobre 2018. Desai, Shikha. « Why Ayurveda gained a lot of popularity since Covid-19 ». Times of India, 29 mai 2021. Gagnon-Paradis, Iris. « Populaire quête intérieure ». La Presse, 12 juin 2022.

Indiana State University. « Radical Self-Care », 2021.

Iowa State University. « Social Movement », Archive of Women’s Political Communication, 2022. Newman-Bremang, Kathleen. « Reclaiming Audre Lorde’s Radical Self-Care ». Refinery29, 28 mai 2021.

Ricketts, Rachel. « How Spiritual Activism Can Lead to Social Transformation ». Shondaland, 3 février 2021.

Turner, Nancy J. « Médecine traditionnelle des Premières Nations du Canada ». L’encyclopédie canadienne, 1er mai 2019.