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Rencontre avec Igor Marziali, maître mosaïste italien de renommée internationale venu s’installer à Montréal pour diriger l’atelier créatif Ciot Studio.

Les maîtres mosaïstes sont plutôt rares dans le monde, puisqu’une seule école décerne un diplôme de beaux-arts dans cette discipline ancestrale : la Scuola Mosaicisti del Friuli, située dans le nord-est de l’Italie. C’est d’ailleurs là-bas qu’Igor Marziali a étudié, avant d’y enseigner pendant une quinzaine d’années. Maître de son art, il se distingue par un savoir-faire et une créativité qui lui ont valu une réputation internationale. Ses œuvres se retrouvent aux quatre coins du monde, notamment au parlement de Rome, à la Banque de Tokyo-Mitsubishi au Japon et à Ground Zero, où il a réalisé l’œuvre Iridescent Lightning, constituée de plus de 38 mètres de mosaïque, un cadeau offert par l’Italie aux États-Unis pour souligner la reconstruction de ce lieu emblématique.

Nous sommes allés rencontrer l’artiste italien dans son atelier de Montréal pour discuter de sa passion, de ses projets et de l’inspiration au quotidien.

La mosaïque, une tradition artistique de 4 000 ans

Marziali connaît bien l’histoire de la mosaïque, car il l’a longtemps enseignée à ses élèves en Italie. « La mosaïque n’est pas seulement faire un dessin avec des pierres ! C’est bien plus que ça. Il faut avoir un respect pour la matière, un respect pour l’histoire de cet art », nous dit Marziali avec conviction. Ayant vu le jour en Grèce autour du VIIIe siècle av. J.-C., l’art de la mosaïque a ensuite été développé puis maîtrisé par les Romains, qui le diffusèrent largement à travers leur empire. « Au début, nous explique Marziali, la mosaïque servait à recouvrir les planchers des maisons, alors faits de terre battue, afin de les rendre plus durables, résistants à l’eau et facilement lavables. La mosaïque n’avait pas une vocation décorative, mais purement utilitaire : les motifs étaient très simples et les couleurs étaient celles des pierres à portée de main. Puis, tranquillement, on a vu apparaître des motifs et des dessins de plus en plus complexes représentant la vie familiale du propriétaire de la maison, ses voyages et ses passe-temps. À cette époque, seuls les plus riches pouvaient se permettre d’avoir de tels planchers, car ceux-ci coûtaient cher à réaliser et nécessitaient le travail de plusieurs artisans. La mosaïque est alors rapidement devenue un symbole de statut social. »

Marziali précise que c’est à l’époque des Byzantins que la vocation de la mosaïque devient véritablement artistique. « On la transpose alors sur les murs des basiliques chrétiennes pour illustrer des scènes bibliques afin que la population, majoritairement illettrée, puisse apprendre le catéchisme. On a également recours aux mosaïques murales pour éclairer l’intérieur très sombre des églises : les couleurs froides et intenses utilisées dans les mosaïques byzantines réfléchissent la lumière naturelle », explique-t-il. C’est aussi à ce moment que l’or et les pierres précieuses sont intégrés dans les mosaïques, désormais de véritables œuvres d’art. Pendant les siècles suivants, cet art, coûteux et fastidieux à réaliser, perd cependant en popularité et vient presque à disparaître. Mais dans les années 1860, lors de la construction du grand opéra de Paris, le Palais Garnier, le mosaïste italien Giandomenico Facchina invente une technique révolutionnaire que l’on utilise encore aujourd’hui : l’assemblage indirect de la mosaïque, qui consiste à décomposer une œuvre en plus petites pièces, qui sont réalisées en image miroir. Cette technique permet de préfabriquer les tesselles de mosaïque en atelier, ce qui facilite le travail des artisans, qui devaient jusqu’alors travailler sur place pour dessiner le motif, tailler les pierres puis assembler l’œuvre directement sur les murs et les coupoles.

Dans les années 1920, le mouvement art nouveau et ses artistes tels que Gustav Klimt et Antoni Gaudi font redécouvrir les splendeurs de cet art millénaire, en l’intégrant notamment aux espaces publics. Le célèbre parc Güell de Barcelone, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, en est un bon exemple. Aujourd’hui, des artistes passionnés tels qu’Igor Marziali s’affairent à rendent cette forme art plus accessible et la font même entrer dans nos maisons.

Strom Ciot Igor2 - Quand l'art et l'histoire entrent chez nous

La création d’une œuvre d’art personnalisée

À la tête de l’atelier créatif de la maison Ciot, Igor met son talent et son savoir-faire au service de la créativité de particuliers qui souhaitent intégrer une œuvre de mosaïque artistique à leur décor. En communion avec lui et Léonor Leclair, la directrice artistique du studio, le client participe à toutes les étapes (ou presque) de la réalisation de son œuvre sur mesure : de l’élaboration du dessin à la sélection des matériaux en passant par le choix du style artistique (figuratif, abstrait, etc.). « C’est un travail minutieux qui est le fuit d’une étroite collaboration avec le client. Chaque pièce de pierre est taillée à la main et est placée à un endroit précis et réfléchi. »

Igor travaille la pierre avec sa martellina, un petit marteau à manche de bois avec une tête d’acier en demi-lune : « C’est exactement le même outil dont les Romains se servaient, dit-il en souriant. Nous sommes les seuls ici à utiliser cette méthode ancestrale. Les artisans nord-américains ont plutôt tendance à travailler avec des pinces plus modernes pour couper les pierres, mais je préfère la martellina, car elle me permet de faire plus de choses et il y a quelque chose de spécial à utiliser un objet qui existe depuis des milliers d’années. »

Une fois l’œuvre terminée, elle est installée chez le client : au mur, au plafond, au plancher, ou même sur un meuble ! C’est là une manière originale et unique de collectionner l’art et d’embellir votre intérieur. « Avoir une mosaïque faite à la main, ça veut dire avoir quelque chose de précieux et d’unique, fabriqué avec des matériaux précieux qui ont une histoire à eux », souligne Igor.

Pour ceux qui ont moins la fibre créatrice, le studio propose deux collections clé en main de mosaïque artistique : Concerto et Genesis, qui présentent une variété de motifs, des plus classiques aux plus contemporains, qui peuvent être installés tels quels ou être légèrement modifiés au besoin. Igor et son équipe de création réalisent des projets de petite à grande envergure pour divers types de clients : résidentiels, commerciaux ou même institutionnels.

L’inspiration au quotidien et la liberté d’être soi

Pour l’artiste italien, l’inspiration vient du quotidien. « Lorsque je me promène, je prends le temps de regarder ce qui m’entoure, de voir, mais aussi d’écouter. L’inspiration se trouve partout ! Dans la nature, la musique, mais aussi dans les conversations et les échanges que j’ai tous les jours avec mes clients ». La clé pour intégrer l’art et la créativité à notre quotidien selon Marziali ? Arrêter de penser ! « Je trouve qu’on pense trop dans la vie, on accorde trop d’importance aux contraintes du quotidien. Pour créer, on doit se sentir libre ! » Selon lui, il faut arriver à laisser notre esprit courir librement et sans jugement : « Il ne faut pas penser à ce que les autres attendent de nous ! Il faut aussi arrêter de se juger soi-même, car ça bloque notre créativité et ça nous empêche de réaliser notre plein potentiel. Il faut d’abord et avant tout créer pour soi. » Voilà de belles paroles pour vous lancer dans votre prochain projet créatif !

Strom Ciot Igor4 - Quand l'art et l'histoire entrent chez nous

La mosaïque en cinq points

1. La mosaïque est l’art d’assembler de petits fragments de matériaux pour former un motif décoratif pour revêtir une surface ou un objet.

2. Les matériaux les plus utilisés sont le marbre, le granite et le verre, mais les artistes ont également recours au métal, au bois et à une foule d’autres matériaux.

3. Pour les couleurs vives, Igor et les artisans de Ciot Studio utilisent exclusivement le précieux verre de Murano, directement importé de Venise.

4. Plusieurs artistes contemporains ont touché à cette discipline artistique : Klimt, Gaudi, Chagall et Dali, pour ne nommer que ceux-là.

5. La mosaïque fait très bonne figure sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et peut être admirée dans plusieurs sites à travers le monde : à la Sagrada Familia (Espagne), dans le coloré Parc Güell (Espagne), à Pompéi (Italie), où l’on retrouve des mosaïques romaines parfaitement conservées, sur le plancher de l’abbaye de Westminster (Royaume-Uni), etc.