En nous prélassant au bord du lac des Battures, il est possible d’entendre et d’apercevoir différentes espèces d’amphibiens, de reptiles, d’oiseaux et de mammifères. Nous avons eu le bonheur de nous entretenir avec le personnel de Nature-Action afin d’en apprendre davantage sur la création de l’Île des Sœurs et du lac des Battures ainsi que sur la diversité et la richesse de sa faune. Bonne lecture !
Par Nature-Action Québec
L’Île des Sœurs, nommée autrefois Île Saint-Paul, a beaucoup évolué depuis les années 1960. Seul le boisé du Domaine Saint-Paul était présent à ce moment. Les autres milieux naturels de la pointe sud de l’île ont été créés suite à des travaux de remblayage. Le boisé riverain s’est pour sa part développé sur les remblais et est aujourd’hui considéré comme un milieu naturalisé, où des arbres de grand calibre se sont installés depuis une cinquantaine d’années, de même que de nombreuses espèces floristiques et fauniques. Ces milieux sont aussi grandement utilisés par la faune aviaire, puisque l’île se situe dans un corridor migratoire important.
Le lac des Battures s’est créé suite à l’abandon d’un site d’enfouissement creusé pour recevoir des matériaux provenant des constructions prévues sur l’île. Le site ayant été établi en zone marécageuse et les matériaux espérés n’arrivant pas, le trou s’est peu à peu rempli d’eau, ce qui le transforma en lac. Il a ainsi été alimenté par les eaux souterraines et l’eau de pluie. Malgré qu’il soit artificiel, de nombreuses études confèrent au lac des Battures une valeur écologique indéniable, considérant les habitats supplémentaires qu’il procure aux oiseaux, aux amphibiens, aux reptiles, de même qu’aux mammifères. Il offre également un site de choix pour l’observation de l’avifaune, principalement de la sauvagine, et pour l’observation de la nature en général. Le roseau commun s’est installé sur les berges du lac, faisant compétition à la flore locale. Cet envahissement est documenté et, malgré le constat qu’il puisse réduire l’intégrité écologique du secteur, il est reconnu que l’ensemble des milieux naturels de la pointe sud de l’Île des Sœurs est d’une importance incontestable, en regard de ses valeurs écologiques, patrimoniales et paysagères, et grâce aux services écologiques qu’il rend à la collectivité.
À ce jour, deux espèces de tortues ont été observées dans le lac des Battures, soit la tortue serpentine (Chelydra seprentina), désignée espèce « préoccupante » au Canada, et la tortue peintre (Chrysemys picta). On retrouve plusieurs autres espèces d’herpétofaune dans les milieux de la pointe sud de l’Île des Sœurs, notamment la couleuvre rayée (Thamnophis sirtalis) et la couleuvre brune (Storeria dekayi), cette dernière étant une espèce menacée ou vulnérable au Québec et se trouvant uniquement dans la région de Montréal.
L’avifaune de l’Île des Sœurs est reconnue pour sa grande diversité. La situation géographique de l’île, dans un corridor migratoire, et la diversité des milieux (fleuve, lac, marais, boisé, milieux ouverts, etc.) en font un site fort apprécié par les oiseaux. À ce jour, plus de 200 espèces y ont été répertoriées, faisant de ce site un lieu d’observation prisé par les adeptes d’ornithologie. Deux espèces utilisant le territoire méritent également une attention particulière : il s’agit du petit blongios (Ixobrychus exilis) et du faucon pèlerin (Falco peregrinus anatum), deux espèces fauniques désignées vulnérables au Québec. Notons également la présence du grand héron (Ardea herodias) et de nombreuses espèces d’oiseaux de proie, de hiboux et de chouettes, comme le petit duc maculé (Megascops asio).
De nombreux mammifères de petite taille fréquentent les milieux naturels de l’Île des Sœurs. Parmi ceux-ci, notons le castor du Canada (Castor canadensis), le renard roux (Vulpes vulpes) et plusieurs espèces de petits rongeurs et de chauves-souris. La chauve-souris cendrée (Lasiurus cinereus) et la chauve-souris argentée (Lasionycteris noctivagans) sont des espèces désignées menacées ou vulnérables au Canada.
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