Entrevue avec Alexandre Champagne, fondateur de Trois fois par jour, photographe et amoureux des humains
Le Web semble avoir joué un rôle important dans ton parcours professionnel (de Contrat de gars à Trois fois par jour). Tu as su te démarquer sur la scène médiatique québécoise en tant qu’amoureux, père de famille, photographe, humoriste, vidéaste et collaborateur de Marilou dans Trois fois par jour.
Crois-tu que les médias sociaux t’ont aidé à te tailler une place de choix sur la scène médiatique québécoise ?
Les réseaux sociaux m’ont permis d’atteindre une bonne visibilité. La page Contrat de gars fut une des premières à compter 50 000 abonnés. Lorsque j’ai créé ma page de fan, on m’a beaucoup critiqué. Maintenant, les gens m’approchent afin d’obtenir des conseils. Comment peut-on réussir sur les médias sociaux ? Je ne sais pas. Il n’y a pas de recette miracle, mais la qualité du contenu et l’authenticité sont des indicateurs menant au succès. Un bon truc est d’y aller avec parcimonie, d’avoir une présence authentique et de produire des publications courtes et susceptibles d’intéresser son public.
Quelle place le Web et les médias sociaux occupent-ils dans ta vie au quotidien ? L’omniprésence des médias sociaux peut-elle parfois devenir envahissante ?
Marilou et moi gérons entièrement le contenu que nous publions sur les différentes plateformes de Trois fois par jour. C’est drôle, puisque certaines personnes croient que nous calculons toutes nos initiatives alors qu’au contraire, nous sommes très spontanés. Nous sommes avant tout des individus ayant une vie composée de moments calmes et de moments d’excitation. Ce cycle peut se ressentir à travers notre présence sur les réseaux sociaux. On dit que cette façon d’interagir peut être dangereuse pour une entreprise, mais nous préférons tout de même communiquer avec nos abonnés de manière naturelle. Je n’éprouve pas le besoin de décrocher des médias sociaux, puisque je ne me laisse pas envahir. C’est moi qui ai le pouvoir sur l’utilisation que j’en fais et non l’inverse !
Comment trouves-tu ton équilibre entre ta vie professionnelle et ta vie personnelle ?
J’ai un but dans la vie : être la même personne partout. C’est important pour moi d’être authentique. Plutôt que de jongler entre différents rôles, j’aspire à être le même dans ma vie tant personnelle que professionnelle. C’est plus difficile d’exposer sa vraie personnalité dans les médias. Sur la scène médiatique, on juge sévèrement les humains sur des aspects futiles et sans nécessairement prendre en compte les différents types d’intelligence et la complexité de l’être humain.
Comment la paternité a-t-elle changé ta vie et ta perception du monde ?
TOUT ! Je suis moins dans la lune, je suis plus détendu, je me fais moins de soucis. Le bien-être de ma fille est ce qui m’importe fondamentalement. Je fais donc tout le reste avec beaucoup plus de légèreté. Avoir un enfant, c’est une job à temps plein ! C’est aussi un miroir qui peut parfois être confrontant. J’adore être père, c’est le plus beau rôle de ma vie !
As-tu des objectifs personnels et professionnels à plus long terme ?
J’aspire à faire de la photo toute ma vie, et j’aimerais éventuellement me pencher sur le volet social et documentaire de cet art. Je souhaite développer un projet photo sur des problématiques qui me touchent : les sans-abris, les réfugiés, la maladie mentale, le jeu. Ces problématiques sont souvent stigmatisées. On juge au lieu de s’intéresser aux raisons et mieux comprendre. J’aimerais faire une différence.
Qu’est-ce que représente l’entrepreneuriat pour toi ?
Pour moi, l’entrepreneuriat, c’est l’autonomie financière et la responsabilisation. Cela consiste à rendre une petite partie du monde meilleure, et l’argent qui en découle est une conséquence de la réussite de cet objectif. Les entrepreneurs que je rencontre ne me parlent jamais d’argent ; ils me parlent de leur passion. Ce n’est pas le nombre d’abonnés ni le nombre de livres vendus qui comptent, mais bien l’aboutissement des efforts que l’on met sur un projet qui nous tient vraiment à cœur. Trois fois par jour, c’est un projet qui allie plusieurs passions : la cuisine, la création de contenu et la photographie. Nous sommes heureux de voir notre entreprise en pleine expansion : nous célébrerons bientôt ses trois ans !
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