REPENSER SES OBJECTIFS – La réussite toutes ses formes semble stimuler les mêmes zones du cerveau que certaines drogues, et pour cette raison, on peut y devenir accro. Comment faire alors pour être ambitieux sans devenir dépendant de la réussite ? Comment vivre l’adrénaline de la performance, mais sans en faire son carburant ? Ce sont les questions auxquelles le courant du slow ambition répond. Selon ce courant de pensée, l’ambition, plutôt que d’être le moteur d’une vie, sert le sens que l’on souhaite donner à notre existence, et est donc en cohérence totale avec nos valeurs et nos désirs. Plutôt que de laisser la société définir ce qu’est un succès – souvent relié à l’ego, au « paraître » et au pouvoir –, nous définissons nous-mêmes, selon nos propres critères, ce qu’est la réussite. Ce processus passe par une introspection, qui nous permettra non seulement de départager l’essentiel du superflu, mais aussi de mieux comprendre ce qui nous allume. Nous pourrons ainsi y accorder l’énergie et le temps que nous accordions auparavant aux buts qui ne nous servent plus.
RALENTIR POUR AVOIR PLUS DE TEMPS
Dans la tradition grecque, deux manières de percevoir le temps coexistaient : chronos et kairos. Chronos fait référence au temps structuré en minutes, en heures, en journées, en années. C’est le temps-argent vénéré par notre société de production et de consommation. Ce temps « n’attend pas », il est à la fois outil utile et maître oppressant. Aujourd’hui, nous vivons presque exclusivement selon chronos, oubliant qu’il existe un autre moyen, davantage en phase avec nos rythmes internes : kairos. Kairos fait référence à l’aspect cyclique des saisons et des jours, à la manière dont le temps peut s’étendre ou se contracter en fonction de notre état mental et émotionnel. C’est le temps vécu de l’intérieur, perçu par le corps. C’est un temps flou que l’on peut aussi surnommer « moment opportun », quand l’état créatif l’emporte et que chronos semble suspendu. Dans le concept de l’ambition, kairos est donc essentiel : il nous recentre et nous ramène les pieds sur terre. Il est donc important de ralentir pour mieux écouter ce kairos, pour mieux accueillir le succès, au moment opportun.
EN TROIS TEMPS : VIVRE SON AMBITION EN DOUCEUR
N° 1 Définir notre propre cadre de vie en fonction des valeurs, des rêves et des envies qui nous illuminent le plus.
La vision à long terme devrait animer nos projets ; or on s’emballe facilement pour une multitude d’idées, on remplit notre agenda et on se perd dans l’accumulation des tâches à accomplir. Et si on adoptait une nouvelle approche ? En éliminant tout ce qui ne s’aligne pas avec notre vision à long terme de notre vie, on fait plus d’espace pour ce vers quoi on se dirige vraiment, et on mise sur nos valeurs profondes, au détriment du reste. Moins, mais mieux !
N° 2 Pratiquer la pleine conscience pour mieux apprécier le moment présent.
L’objectif est de laisser libre cours à l’épanouissement, à la passion sans contrainte, et de valoriser une expérience ancrée dans le moment présent. On peut ainsi vivre une vie beaucoup plus légère et se libérer de l’obsession du temps.
« Si vos yeux sont aveuglés par vos soucis, vous ne pouvez pas voir la beauté d’un coucher de soleil. » — Jiddu Krishnamurti
N° 3 Renouer avec l’enchantement d’autrefois.
Prendre le temps, c’est aussi se laisser étonner par les petits bonheurs du quotidien : une nouvelle fleur, un son intéressant, un sourire qui fait du bien.
« Voir le courant d’une rivière, s’abandonner à lui du commencement à la fin ; se perdre dans l’enchantement, la vitalité, la rapidité de la rivière… vous ne pouvez pas faire tout cela si ce qui vous préoccupe c’est l’argent, la puissance, une carrière réussie – qui ne sont qu’une partie de la vie. » — Jiddu Krishnamurti