Axés sur la coopération et l’entraide, les projets de cohabitat sont conçus et construits par et pour les communautés : on recrée l’esprit de quartier dans un immeuble.
Simplicité, coopération, partage des valeurs et des avoirs, connexion et liens sociaux, intergénération et frein à l’isolement social… Les cohabitats urbains font de plus en plus d’adeptes, couplant les avantages de la propriété privée (ou de la location) et des aménagements collectifs. Découvrez les bien- faits de ce type d’habitation, qui reflète aussi un mode de vie durable.
Qu’est-ce que le cohabitat ?
Le mouvement du cohabitat, ou cohousing, est né au Danemark en 1964. Aujourd’hui, ce mode d’habitation est bien établi en Europe, ainsi qu’aux États-Unis et au Canada depuis la fin des années 1980. Le Réseau canadien de cohabitation a été formé au Canada en 1992, en Colombie-Britannique, pour contribuer à la création de communautés de cohabitation comme modèle de développement durable.
Le concept a germé dans notre province il y a une dizaine d’années, avec Cohabitat Québec, un projet situé dans le secteur de Limoilou. L’intérêt des Québécois pour le cohabitat, qui était déjà bien installé, a explosé avec la pandémie : le portail Web de ce complexe pionnier a connu une augmentation de 50 % de son achalandage en 2020 et les nouvelles initiatives fleurissent, notamment à Montréal et sur la Rive-Nord de Québec.
Plus qu’un lieu d’habitation, le cohabitat est considéré comme un modèle de vie qui peut aider à éviter la solitude et l’isolement social, en regroupant des résidents de tous les âges, des familles, avec ou sans enfant, ainsi que des personnes âgées et des personnes seules. Souvent, l’accent est mis sur la mixité sociale et le soutien mutuel. En facilitant un vieillissement actif et positif, un cohabitat représente une option alternative aux résidences gérées par un propriétaire.
Un bâtiment résidentiel, partagé entre unités privatives et espaces communs
Un cohabitat consiste en des logements privés dans un immeuble, où certaines ressources sont mises en commun. De nombreux espaces et objets peuvent être partagés, comme des cuisines, des chambres à réserver pour les invités, une aire de cotravail, un espace de jeu pour les petits, une buanderie, des voitures, un barbecue et des vélos. Cette façon de faire permet ainsi de couper sur la taille des unités, et sur le budget.
En effet, la finalité est-elle de posséder des biens ou plutôt d’y avoir accès? En se posant les bonnes questions, on peut faire un grand pas pour l’environnement et pour notre portefeuille.
De cette formule hybride entre un immeuble à condos, une coopérative d’habitation et une communauté de voisins tissée serrée résulte un milieu de vie collectif, fonctionnel, écologique et plus accessible financièrement.
Le cohabitat, un mode de gestion communautaire
Tout en favorisant la formation d’une communauté de voisins, le cohabitat préserve l’intimité des familles puisque chacune a son unité privée. Le mode d’organisation qui y est appliqué dépend de la vision et des besoins des résidents.
Concrètement, pour ce qui est de la gestion du projet, des espaces communs et de la collectivité, on prône l’absence de pouvoir centralisé et le respect de chaque individu représente un fondement du vivre-ensemble : tout le monde prend part aux décisions. Par exemple, le choix des propriétaires et des locataires se fait selon un consensus, puisque tous partagent le cohabitat.
Et, au quotidien, tout le monde contribue. Si vous souhaitez intégrer un cohabitat, prévoyez quelques heures d’implication par semaine : administration du complexe, activités pour enfants, cuisine collective, jardinage, entretien… vos aptitudes et objectifs personnels devront être mis au profit de tous.
Des choix écologiques pour la construction et l’aménagement des cohabitats
Vivre en harmonie avec les autres va de pair avec le respect de l’environnement, une valeur importante dans un cohabitat… Cette orientation permet aussi d’accéder à des logements abordables, avec une qualité de vie intéressante et des prix plus accessibles grâce à des économies d’échelle. Ainsi, le coût d’achat et d’opération est inférieur au coût du marché.
Économies d’argent bien sûr, mais aussi de matière. En effet, les voitures, tondeuses ou vélos partagés offrent la possibilité de réduire la consommation de biens dont on a seulement besoin de manière ponctuelle.
Un plus grand terrain est également synonyme de plus de verdure. Arbres, jardins collectifs, aménagements extérieurs sont souvent à l’honneur. Les concepteurs en profitent pour laisser les véhicules en périphérie, de manière à assurer la sécurité et le calme dans l’enceinte de la propriété.
Enfin, l’utilisation sensée de l’énergie ainsi que la durabilité et la provenance locale des matériaux participent à l’approche respectueuse de l’environnement, et permet d’épargner de bonnes sommes à long terme !
Des projets de cohabitat au Québec
Cohabitat Québec, un pionnier dans la province :
Premier groupe de cohabitat au Québec, le projet est situé dans le quartier Saint-Sacrement à Québec. Il s’agit d’un vaste développement regroupant en tout 42 ménages. Les constructions, certifiées LEED Platine et Novoclimat, comprennent des maisons de ville, des appartements et un bâtiment commun, abritant une cuisine commerciale, une salle à manger et un salon avec foyer, une salle de réunion, un coin pour les enfants et un cinéma maison. Il y a même un atelier, une buanderie et un espace pour accueillir les vélos. Dehors, un potager, des arbres fruitiers, un espace pour les feux de camp, un carré de sable, une terrasse et des barbecues sont mis à disposition de tous.
Cohabitat Lachine, un habitat collectif et intergénérationnel visant écoresponsabilité et abordabilité :
Le projet, dont les travaux devraient commencer en 2023, sera érigé sur la rue Notre-Dame, à l’intersection de la 23e Avenue. Une quarantaine de logements comptant d’une à quatre chambres sont répartis dans des bâtiments reliés par des coursives extérieures afin d’en faire un lieu de vie collectif.
La conception du bâtiment prévoit une consommation énergétique nette qui est inférieure à 80 kWh/m², grâce à une implantation favorisant un ensoleillement maximal, et une isolation hautement performante toute l’année.
L’abordabilité du projet, à court et à long ter- mes, est assurée par une fiducie communautaire. Une partie des unités d’habitation sera dédiée à la location, et une autre à la vente.
L’esprit de partage, la réduction de l’impact environnemental et la vie dans un milieu intergénérationnel et familial reposent au cœur des projets de cohabitat. Dans le con- texte économique et social actuel, ce nouveau mode d’habitation semble offrir une nouvelle voie au vivre-ensemble, et son succès démontre qu’il a sa place dans les innovations en habitation dont le Québec a besoin !
Écohabitation est la référence en habitation durable au Québec depuis plus de 20 ans, pour le grand public, les professionnels du secteur et les décideurs politiques. Sa mission est de diffuser connaissances, savoir-faire et expertise en matière d’habitation saine, économe en ressources et en énergie, durable, abordable et accessible à tous. Guides en ligne, formations en vidéo, services de coaching, photos d’inspiration et répertoire de produits et professionnels : les particuliers trouvent une vraie mine d’or pour faciliter leurs projets de construction, de rénovation, d’aménagement, d’entretien et d’achat. ecohabitation.com