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Actrice, auteure-compositrice-interprète et depuis peu animatrice, Viviane Audet a autant de cordes à son arc que de touches sur son piano. En solo et auprès de son conjoint et complice musical, elle trace depuis près de deux décennies une florissante voie artistique, sans oublier sa Gaspésie natale où ses élans ont pris racine. Elle évoque ce chemin lumineux et les défis qu’il comporte, pour concilier vie personnelle et création. Rencontre avec une femme authentique et chaleureuse, restée fidèle à ses rêves d’enfant.

Bonjour, Viviane. Vous avez grandi à Maria, en Gaspésie. Votre destin artistique s’y est forgé très tôt…

« Dans mon cahier de maternelle, où je devais noter mon futur métier, je me souviens avoir écrit : comédienne de théâtre ou vedette (rires). Je n’avais pas de famille ni de contacts dans le milieu des arts, mais j’étais habitée d’un élan profond. Je me suis arrangée pour faire mon propre chemin, avec l’aide d’adultes bienveillants qui voyaient que j’avais de l’ambition. J’ai eu de bonnes personnes autour de moi, très jeune.

J’ai commencé les cours de piano vers huit ans. Pour moi, le piano a toujours été un plan B, mais on m’y ramenait tout le temps, c’était le running gag. Jusqu’en secondaire 5 où j’avais pris l’option Art dramatique pour jouer dans la pièce de fin d’année. Lors de la distribution des rôles, l’enseignant m’a dit : “On a donné le personnage de Viviane à Catherine, toi tu vas faire le piano.” Le personnage s’appelait Viviane, à quel point il était pour moi (rires)! Déception totale, la plus grande de ma vie… Mais finalement non, parce que ça m’aura peut-être formée pour la suite. »

D’ailleurs, votre dernier album, Le piano et le torrent, vous ramène à Maria, dans vos racines. Qu’avez-vous appris sur vous-même dans ce processus de création, qui a été assez long?

« J’ai appris que j’avais quelque chose à dire, justement, par rapport à cet attachement-là. Je savais que j’étais attachée à mon village natal, mais pas à ce point. C’est un album qui s’est créé de façon très casanière, en 2021, à raison d’une pièce par jour pendant un mois. J’ai laissé cuire ces pièces-là dans mon cœur, sans rien retoucher. Deux ans plus tard, je les ai ressorties et j’ai choisi mes 15 préférées. Ce sont celles qui figurent sur l’album.

À la période où j’ai composé, ma grand-mère était en soins palliatifs, mes parents étaient en train de se séparer. Ce n’était pas conscient, cette idée du déracinement. C’est après que j’ai voulu nommer les pièces de piano par des lieux évocateurs de Maria.

À présent, c’est un spectacle, car je suis en tournée. Ça me fait un bien fou, de juste partager et raconter. C’est vraiment tout un film narratif, qui est presque théâtral. Il n’y a pas de quatrième mur, je m’adresse aux gens, j’ai l’impression de les emmener en voyage dans mon village. »

Votre conjoint, Robin-Joël Cool, est en réalité beaucoup plus que ça. C’est un collaborateur, un co-musicien, un co-parent…

« Absolument, un “co-toute” (rires)! J’ai rencontré Robin sur un plateau de tournage. On est tombés amoureux sur Belle-Baie, on jouait un couple dans l’émission avant de l’être dans la vraie vie. Ça a pris une semaine, je pense, et il est resté chez nous… Ça a vraiment été fulgurant.

Comme le travail est arrivé dans nos vies avant, la collaboration s’est dessinée naturellement. On a vite compris que la musique allait prendre une grande place, on a eu envie d’avoir un projet commun. Mentana, le groupe qu’on forme ensemble, est né il y a 15 ans. On dit tout le temps que c’est notre premier bébé…

On a une complicité dans le travail qui est difficile à expliquer. Avec le temps, on a un peu le même cerveau. Mais on n’est pas toujours d’accord sur tout, ce n’est pas tout le temps facile de travailler avec son chum. »

Oui, vous êtes constamment ensemble, à part quand vous êtes en tournée, en tournage, etc. Comment faites-vous, au quotidien, pour préserver l’équilibre entre vie artistique, vie familiale et de couple?

« On règle des affaires à chaque seconde. Je sais qu’il y a des couples qui travaillent ensemble et qui se disent : “Nous, à partir de cinq heures, on n’en parle plus, ça n’existe plus, on passe à autre chose.” On n’est pas capables. C’est un enjeu parce que, évidemment, les téléphones ne sont jamais loin, tu as un courriel, tu as une question puis tu te dis : “Est-ce que je vais attendre neuf heures demain pour lui demander?”. Trouver l’équilibre n’est pas évident, mais les enfants nous ramènent à l’essentiel. Avec eux, c’est ici et maintenant, avec des préoccupations tellement concrètes! Parfois, on se pose des questions du genre “Ah la trompette je ne suis pas sûre, peut-être que le trombone serait mieux”, puis là mon petit Milan de cinq ans vient me dire qu’il a perdu sa mitaine, puis qu’il haït sa mitaine rouge parce qu’il voulait des bleues, et d’un coup le choix d’un instrument n’est plus si urgent. »

Vous avez deux jeunes enfants. Quel est votre rapport à la maternité et comment parvenez-vous à la concilier avec votre vie artistique?

« C’est un rôle que j’aime beaucoup. Avant d’avoir des enfants, je n’étais pas très maternelle, ce n’était pas dans ma nature. Avec les enfants de mes amies, je ne savais pas comment entrer en contact, c’était “Oh mon Dieu, qu’est-ce que je leur dis?” (rires). Ça m’angoissait! Puis, à partir du moment où je suis devenue mère, j’ai l’impression que ça a réveillé l’enfant en moi… J’aime les faire rire, c’est vraiment mon but dans la vie, les faire rire puis que ce soit le fun. Je suis quand même plus stricte que mon chum, j’aime que les choses soient faites, j’aime la routine, mais on n’est pas très bons encore.

Avec nos vies de fous, on essaye d’entretenir une routine dans des horaires qui sont un peu capotés, en veillant à ce que les enfants n’en souffrent pas trop, mais c’est un défi quotidien… Pour la routine du matin et la routine du soir, je n’ai pas encore trouvé mon cool tant que ça! »

Comment trouvez-vous du temps pour vous, dans ce contexte?

« La course, depuis un an et demi. Je n’en fais pas une religion, je n’ai aucune ambition, je suis zéro performante, je ne cours pas vite. Je n’arrête pas de dire que je ne cours pas, je me sauve (rires)… Je ferme la porte, je mets mes écouteurs, je fais ma course, puis en revenant je m’arrête dans un petit café que j’adore. Donc c’est ça, la course, me vider la tête, m’essouffler un peu, prendre mon café, puis revenir chez nous… »

Que vous reste-t-il dans votre « poche de rêves », lorsque vous pensez à votre carrière? Dans les 20, 30 prochaines années, qu’aimeriez-vous accomplir?

« J’aimerais faire des shows longtemps parce que j’ai réalisé ces dernières années que c’est ce qui m’allume le plus : la scène, le contact avec les gens, la communication… Ce contact-là, je le retrouve aussi dans Piano public, comme animatrice. Je pense que la communication est le dénominateur commun de tout ce que je fais, finalement. Sinon, dans les choses que je n’ai pas faites et dont je rêve, j’aimerais écrire un livre… Un essai, de la poésie, des fragments… Là, je fais du piano solo, sans mots, mais il y a un élan d’autrice qui est présent et que j’aurais envie de coucher sur papier de façon différente. Pas une chanson. Peut-être une forme courte, encore, mais dans un souffle plus long. Il y a quelque chose, là, qui est à explorer… »

Pour écouter l’entrevue complète animée par Evelyne Charuest, suivez notre balado Centré sur l’équilibre

Photo : © Marjorie Guindon

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