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Bonjour, Phil. Vous portez plusieurs chapeaux professionnels, vous êtes papa de deux jeunes filles, vous avez donc un horaire chargé. Quelle place accordez-vous à la détente dans celui-ci ?

« Une belle place! Je vais me faire masser presque toutes les semaines, et le plus souvent possible, car je suis quelqu’un de très anxieux. Mon anxiété, je la ressens beaucoup physiquement : elle est à l’origine de certaines douleurs, elle a des conséquences sur la qualité de mon sommeil, et donc sur mon niveau d’énergie la journée suivante… La massothérapie m’aide beaucoup à cet égard. J’ai aussi une piscine depuis que nous avons déménagé en banlieue, et je me baigne beaucoup, ça me fait du bien. Mais pas faire des longueurs là, me baigner. Je fais des chandelles, j’essaie de retenir mon souffle, je fais des bombes, comme un enfant ! Il y a des soirs où je me baigne tout seul pendant un long moment et je m’amuse. Ça me permet d’évacuer mon stress. »

Est-ce que la détente a toujours fait partie de votre vie ?

« C’est quelque chose que j’ai appris à intégrer à ma routine en vieillissant. Au début, mon échappatoire, c’était la course. Ça me libérait l’esprit. Et ça m’a amené à reconnaître que, quand j’occupe mon corps à faire quelque chose, ma tête est plus en mesure de réfléchir et de digérer ce qui se passe dans ma vie. Pour moi, par exemple, plier du linge, c’est thérapeutique. À une certaine époque, je sortais même de la vaisselle de mes armoires pour la laver. Je lavais de la vaisselle déjà propre ! Ça me détendait.

Quand je ne prends pas le temps de me poser et d’observer comment je vais, mon corps me parle : “Hey mon ami, je veux juste te rappeler que tu n’as pas réglé cette chose-là, donc voilà un point de douleur dans l’omoplate gauche !” C’est important de prendre le temps de réfléchir, d’avoir des discussions avec soi, d’identifier ce qui nous stresse, parce qu’autrement, les choses s’accumulent et se transforment en symptômes physiques. »

Qu’est-ce qui est nécessaire à votre équilibre, au quotidien ?

« Je dirais la séparation des espaces. Mon bureau est chez moi, mais à l’extérieur de la maison, ce qui veut dire que je dois prendre mon sac et sortir de la maison pour aller travailler, et cette coupure-là fait toute la différence. Les lieux distincts m’aident à définir les moments. Je ne suis pas de ceux qui peuvent ouvrir un laptop dans le salon et être efficaces.

Même quand j’étais en appartement, j’allais dans des cafés… je m’étais même pris une passe pour pouvoir accéder à un espace de coworking. J’avais besoin d’un lieu dédié au travail. Bref, mon équilibre réside dans l’identification des périmètres.

Pour le travail comme tel, j’ai un horaire et je m’y tiens. Je n’attends pas que l’inspiration arrive. Noter des idées au quotidien, je le fais déjà, mais quand je décide que j’allume mon ordi et que je travaille, je m’y investis complètement.

Et quand on décide qu’on s’en va à vélo avec les filles, je n’ai pas un appel professionnel prévu pendant que je suis au parc avec elles. Je me consacre pleinement au moment dans lequel je suis, et c’est quelque chose que j’ai appris à m’accorder avec le temps. J’apprends que ce n’est pas grave, de ne pas toujours répondre présent. C’est correct, si jamais je rappelle la personne le soir, ou le lendemain. Et si jamais c’était vraiment urgent, elle va trouver un moyen de me rejoindre, m’envoyer un petit texto. Et bon, je ne suis pas non plus chirurgien sur appel, je fais des jokes, donc on devrait s’en sortir. »

Vous avez souvent pris la parole publiquement pour parler de la relation que vous entretenez avec votre corps, depuis l’enfance. Après vous être investi pour comprendre et apaiser cette relation, quel regard posez-vous aujourd’hui sur votre corps ?

« C’est drôle, parce que je continue de consulter à ce propos, et je sors justement d’une séance…

Ça va vraiment mieux, mais je ne peux pas dire que je suis guéri complètement et que je regarde toujours mon corps avec bienveillance. Il y a des moments où je trouve ça plus difficile. J’ai souvent dit “ça va être le combat de ma vie”, mais finalement, plus je chemine, et plus j’y crois, qu’un jour ça puisse prendre vraiment moins de place dans mon esprit que ça en prenait avant. Je pense que ça va toujours m’habiter, mais je ne crois pas que ce sera éternellement un combat.

J’ai encore le désir d’avoir un corps qui ne me dérange pas, mais aujourd’hui, ça veut simplement dire avoir un corps qui ne se met pas entre moi et ce que j’ai envie d’accomplir. Je veux simplement être assez en forme pour bouger comme je veux. »

L’humour est arrivé dans votre vie vers l’adolescence, alors que vous vous êtes tourné vers lui comme vers un bouclier social pour détourner l’attention de sur votre physique. Comment votre rapport à l’humour a-t-il évolué avec le temps ?

« L’ humour a toujours été mon véhicule de communication préféré. Aujourd’hui, je l’utilise comme un bon brise-glace pour parler de n’importe quoi, mais je travaille aussi pour que ce ne soit plus juste ça, ma façon de communiquer, autant personnellement que professionnellement. Il y a des fois où ce que je raconte, ce n’est pas drôle !

J’aime aborder certains sujets avec sérieux et authenticité, comme j’aime en aborder d’autres par le biais de l’humour. Je ne suis pas un cérébral, mais un émotif. Mon fun, c’est juste de ressentir des choses et de les communiquer. »

Est-ce que le rapport que vous avez eu avec vos parents teinte votre paternité et votre relation avec vos propres filles ?

« Je ne veux pas que mes filles aient peur de moi. Disons que mes parents étaient assez autoritaires et que j’ai souvent craint leur réaction pour certaines choses, et je ne veux pas que mes enfants revivent ça.

Mais c’est aussi vrai de dire que mes parents m’inspirent pour mille affaires. J’ai deux frères, et ma mère nous a toujours encouragés et suivis dans tout ce qu’on voulait faire. L’amour de la lecture et de la culture, aussi, je tiens ça d’elle, et de mon père aussi, qui, à une certaine époque, était un sacré lecteur. Et aujourd’hui, je suis content que Billie, le samedi matin, ne me demande pas de regarder la télé, mais de lire des livres ensemble.

Donc bref, j’ai pris le meilleur de ce qu’on m’a donné, j’ai aussi pris certains plis, et j’essaie de faire du mieux que je peux la majorité du temps. »

« Les lieux distincts m’aident à définir les moments. Je ne suis pas de ceux qui peuvent ouvrir un laptop dans le salon et être efficaces. »

Le couple qu’ont été vos parents influence-t-il la façon dont vous vivez votre couple ?

« Non seulement le couple que mes parents ont été m’inspire, mais les ex qu’ils sont aujourd’hui m’inspirent aussi beaucoup.

Quand ils étaient ensemble, ils partageaient des passions, dont celle du ski qu’ils nous ont transmise à mes frères et moi, ce qui fait en sorte que moi aussi, aujourd’hui, j’ai envie de partager une passion avec mes filles, peu importe laquelle.

Puis, quand ils se sont séparés, je sais qu’ils ont eu de la peine, mais ils ont aussi été capables de reconnaître qu’ils avaient eu un projet magique ensemble, celui d’avoir une famille, et que même si ça se terminait, ça pouvait quand même être honoré. C’est important de laisser l’eau couler sous le pont, mais ne brisons pas le pont. C’est une leçon que j’ai tirée de leur relation, et je l’applique chaque fois que des projets se terminent. Quand une tournée tire à sa fin, je refuse de ne plus jamais reparler aux techniciens de ma vie, ceux avec qui j’ai passé quatre soirs par semaine pendant des années. On a été des confidents, on a vécu quelque chose de très intense ensemble, et même si la proximité ne sera plus pareille à l’avenir, j’ai le goût de rendre hommage à cette expérience qu’on a partagée.

Maintenant, même s’ils ne sont plus ensemble, mes parents sont encore capables de se côtoyer, et prennent même plaisir à le faire. Ce n’est pas rare que tous les deux viennent souper chez nous, avec leur conjoint et conjointe respectifs. »

De quoi avez-vous le plus de mal à vous départir dans la vie ?

« De pas mal tous les souvenirs ! Je suis un ramasseux, j’ai du mal à laisser aller les objets. »